LA VIOLENCE EN ISRAËL UN FAIT DE SOCIÉTÉ INQUIÉTANT

"Toute mémoire est une eau trouble. Que voulez-vous que l’on y voie. Si lentement que l’on s’y noie."

Aragon

C’est fou ce que les gens parlent ! Souvent sans savoir. C’est effarant et fatiguant comme les dîners en ville sont devenus exaspérants et finissent parfois en pugilats politiques. C’est fou comme certains commentateurs, surtout francophones, ne connaissent pas leurs dossiers et sont incapables d’identifier le nom de nouveaux ministres qui s’affichent sur des écrans télés. Suivez mon regard.
Nous y reviendrons.
Parlons du procès Netanyahou, qui continue son chemin, mais qui est surtout en train de se désintégrer totalement quand les témoins à charge du Parquet ont tous reconnu avoir été menacés d’être séparés de leur famille, d’aller en prison, et ont été agressés psychologiquement par la police et le Parquet. Ils sont devenus, selon la formule, des témoins, non plus à charge, mais ce qu’on appelle des témoins hostiles, des témoins donc à décharge. Plus que le retour de la Droite au pouvoir, le grand chambardement, c’est la reconnaissance imminente de l’innocence du Premier ministre, l’aveu d’un véritable complot dont le seul objectif était, est toujours, diront les témoins cités, non pas par la Défense mais par l’instruction et le Parquet, oui, dont le seul objectif était uniquement de couper la tête de Netanyahou. Aussi, cela étant presque acquis, nous reviendrons naturellement à notre mission, celle de rappeler les engagements récents de Benjamin Netanyahou, quant à la reprise en main de la gouvernance en Galilée, dans le Néguev, la mise au pas des gangs civils arabes mais aussi de la terreur palestinienne. Nous lui rappellerons ses promesses de stopper l’inflation et de mettre au pas, aussi, ces autres gangs, économiques, qui étouffent le quotidien de nos compatriotes. Nous lui rappellerons aussi, que quelle que soit la frange politique où nous nous trouvons, il nous faudra en finir avec tous ces « statu quo », que ce soit sur le Mont du Temple, en Judée Samarie ou avec l’Iran, et qu’il lui faudra prendre des décisions difficiles. Nous rappellerons à Netanyahou ses engagements, ceux qui lui ont permis d’être réélu, et fut-il Bibi Netanyahou, nous ne lui ferons pas de cadeau, quoi qu’en pensent ceux qui nous voyaient comme de bibistes irréfléchis. Non, nous n’avions pris simplement que la défense, le monde entier le lui reconnaît, d’un homme qui avait fait passer Israël du tiers-monde à la position de huitième puissance mondiale, un homme qu’il me semblait injustement attaqué (les événements me donnent raison).

Depuis les élections, c’est fou ce que les politiques vomissent en logorrhées, régurgitent en slogans, en bavardages, pensant toujours détenir la science infuse.
La Droite israélienne, qui avait tant attendu le moment de revenir aux Affaires, a donné l’impression d’avoir retrouvé un jouet dont on l‘avait privé pendant un an et demi.
Et l’extrême droite, dont je redoutais qu’elle réclame (Bennet avait donné l’exemple) une rotation au gouvernement, s’est montrée gourmande, un peu trop à mon goût, car si j’ai défendu, ici, le Judaïsme et ce depuis 25 ans, il est hors de question de l’imposer à tous, surtout de manière autoritaire. Le mandat que leur a donné le peuple ne donne pas tous les droits et il leur faudra respecter ceux qui ne pensent pas pareil, car comme le chantait Brassens, oui, « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux ».

Deux derniers mots retracent la révolution qui vient de s’opérer en Israël. Guilad Erdan, l’ambassadeur d’Israël à l’Onu qui avait été nommé par Bibi, vient de reconnaître que Yaïr Lapid avait coupé les ponts avec lui depuis un an. Pendant ce temps, Abou Mazen mijotait une résolution anti-israélienne, qui vient d’être votée à l’Onu, qui obligera le tribunal de La Haye à juger de la légalité de la présence israélienne en Judée Samarie.  »Merci » à l’Ukraine d’avoir voté pour. Par ailleurs, les manifestations des LGBT contre les déclarations de certains membres de l’extrême droite, ont failli nous faire oublier que des membres de la coalition précédente, RAM, en l’occurrence, se proposaient de précipiter vers le vide tous les homos du haut de bâtiments, sans qu’il n’y ait eu de réactions. La politique est avant tout, et surtout, une histoire de mémoire.

ANDRE DARMON