Le Retour de Netanyahou

"On ne peut exiger la promesse d'autrui sans être obligé de tenir la sienne."

Proverbe latin

Benjamin Netanyahou sera appelé dans quelques heures par le président Itsrak Herzog car auparavant, 64 députés sur 120 l’auront recommandé pour devenir le prochain Premier ministre.
Cela dit, après la répartition des portefeuilles du gouvernement de droite, ce qui devrait lui poser quelques soucis, Benjamin Netanyahou devra impérativement s’atteler à plusieurs dossiers. Le premier est évidemment celui de la vie chère et tout le monde a compris qu’Israël, de la même façon qu’en 2009 quand elle avait su se déconnecter intelligemment de la crise boursière mondiale, est réellement débranchée de la crise inflationniste mondiale ; mais certainement pas encore de la gloutonnerie des monopoles et des importateurs exclusifs. Il faudra donc que les services gouvernementaux, anti fraudes, anti-monopoles, anti-trusts et cartels, fonctionnent à plein. Je crois que Benjamin Netanyahou a compris, comme modestement nous tentions de l’expliquer dans nos précédents éditos, que seuls, certains produits de base sont générateurs de cette inflation blanc-bleu : l’Energie sans conteste, l’électricité et l’essence, l’Arnona, la fameuse taxe locative, et l’eau. Aussi a-t-il proposé de bloquer ces prix pendant un an. Il lui faudra pareillement impérativement débarrasser le pays de tous les blocages bureaucratiques et les taxes concernant l’importation qui précipitent l’inflation vers les cimes nauséeuses de l’économie.
Il lui faudra tenir ses promesses quant à la gratuité des maternelles de 0 à 3 ans, (elle existe déjà de 3 à 5 ans) ce qui aura pour effet de soulager ô combien les familles, nombreuses ou pas, qui pourront réinvestir ainsi les sommes épargnées dans la croissance, (donc des rentrées fiscales) et dans l’éducation des plus grands.

Que du courage
Il faudra aussi à Benjamin Netanyahou du courage pour enrayer la dislocation des valeurs juives, amorcée par le gouvernement précédent, qui prétendait affecter la Loi du Retour, les conversions, le mariage religieux et la cacherout. Et ce, dans le silence le plus complet. Faire en sorte que ceux qui prétendaient ne pas connaître leurs racines avec Hébron, (comme Yair Lapid) les réapprennent. Faire en sorte que le regroupement familial (familles mixtes) palestinien en Israël soit limité comme il l’était avant l’immixtion du tandem Bennett-Lapid. Ne plus faire enfin du problème homosexuel, un étendard de la liberté, ce qu’il n’est certainement pas. Netanyahou se retrouve ainsi devant un authentique défi.
Pour ma part, je suis resté très sceptique devant les réalisations cosmétiques du gouvernement sortant (On m’a parlé sur une antenne télé de normalisation avec la Turquie, (j’ai failli m’étouffer ..de rire) d’un accord historique avec le Liban (à deux jours des élections) alors que chaque Israélien, chaque soldat connaît le prix humain, social et militaire de chaque km2 abandonné à nos ennemis, à plus forte raison quand il s’agit d’eaux territoriales, génératrices de royalties importantes et de croissance pour le pays. D’autant que ces dernières heures, il est avéré que des intérêts privés et proches de Yaïr Lapid, se devaient de contresigner cet accord, et cela rapidement, en particulier le conseiller spécial de Lapid, Dobrinsky, dont la sœur est la directrice adjointe d’un consortium ayant des actions importantes dans la plateforme Karich. Conflits d’intérêts, Abus de confiance ? Evidemment, on ne parle pas ici ni de champagne, ni de cigares !
Il lui faudra surtout piloter le retour de la souveraineté sur la Galilée et sur le Néguev, sans quoi la future et espérée souveraineté israélienne sur la Judée Samarie n’aurait aucun poids.
Il lui faudra surtout apaiser le peuple, si divisé, et cela passera je n’en doute pas, par tendre une main amicale dans un deuxième temps, à ceux qui ne voyaient Benjamin Netanyahou que comme le diable, et qui s’aperçoivent, après ce nouveau couronnement, que s’il n’est pas un ange politique, il a la bénédiction du peuple et ce depuis 27 ans. ‘Vox Populi’, ‘Vox dei’. Bibi ne recevra pas un chèque en blanc du public. A l’issue des 4 ans qui se profilent et de son dernier mandat, certainement, il aura eu à cœur de ne pas nous laisser un chèque en bois.

ANDRE DARMON